vendredi 20 novembre 2009

Ce que je ne ferai pas

À la page 97 de l’album, on voit Karl se faire poursuivre par un policier dans les rues du faubourg. Il y a plusieurs façons de mettre en scène une poursuite dans une bande dessinée. Je me suis amusé à faire une esquisse rapide de ce que ça donnerait dans un style complètement à l’opposé du mien. L’idée de faire un tel exercice me vient sans doute de l’enseignement. Déformation professionnelle ...


Ça se veut très «dynamique», expressif, d’inspiration plus ou moins manga (raison pour laquelle l’action se lit ici de droite à gauche). Certains préféreront cette manière. Pas moi. Question de goût, je suppose. Cela ne veut pas dire que je n’apprécie pas les mangas. Ça m’arrive parfois.

Le problème avec cette page, c’est qu’elle se lit beaucoup trop vite. À ce rythme, on lit un album de 150 pages en dix minutes. Au prix où sont les livres, c’est un véritable gaspillage. De plus, je n’aime pas trop le pathos de la mise en scène, cette façon d’appuyer, de souligner à tout prix, de suggérer au lecteur ce qu’il doit ressentir. Mon rôle comme dessinateur est de montrer au lecteur ce qu’il y a à voir, pas d’éprouver les émotions à sa place. Cela dit, j’ai quand même eu un certain plaisir à dessiner ce petit pastiche.


Dans la version qui est la mienne, qui donne beaucoup plus d’importance au décor et aux figurants, j’ai cherché au contraire à ralentir la lecture, malgré le rythme haletant de la poursuite. La course de Karl ne dure peut-être que quelques secondes, mais elles lui paraissent sûrement une éternité. Les blocs narratifs, que je n’utilise en général que très rarement, contribuent également ici à ralentir et à ponctuer la lecture, en remplaçant un dialogue absent.

Voilà donc, encore à l’état de crayonné, ce que ça donne. Évidemment, c’est un peu plus de travail de cette manière.

vendredi 13 novembre 2009

Quelques extraits

En vrac, quelques extraits des premières pages du chapitre VII, encore à l’état de crayonnés.

Une petite explication à propos de Robinson, qui semble faire ici une imitation du «Retour de la Momie» : on se souviendra peut-être (cf. «Une case», 27 juin) qu’il s’était fait tabasser par les grooms de l’Hôtel Occidental lors du chapitre précédent. En fait, à part un œil au beurre noir et quelques bosses, il n’était pas si mal en point que cela. Mais les grooms, pour rire de lui, l’ont enveloppé d’énormes bandages. Il fallait ensuite que je le débarrasse de cet attirail encombrant. Pas question de faire comme dans les dessins animés de la Warner Brothers, dans lesquels le Coyote ou le chat Sylvester se font littéralement déchiqueter, pour réapparaître miraculeusement guéris à la scène suivante.

C’est donc graduellement que disparaissent les bandages, d’où le look momie.

dimanche 8 novembre 2009

Faubourg IV

Voici la version finale de la scène de rue au début du chapitre VII (cf. Faubourg I, II et III, messages du 7, 10 et 14 octobre. On dirait des titres de chansons d’Arcade Fire ...). Avec en prime la case qui la précède dans la page. Une bonne chose de faite.

dimanche 1 novembre 2009

Chapitres

Le roman «L’Amérique» est divisé en chapitres, l’album le sera également. Pour marquer les divisions, j’ai prévu une page-titre introduisant chacun de ces chapitres. À la recherche d’un concept, j’ai songé tout d’abord à associer au titre une vignette montrant en gros plan un détail tiré de la BD, en évitant bien sûr de tomber dans le piège du pléonasme.

Par la suite, l’idée m’est venue d’utiliser comme fond un extrait du texte original allemand, faisant ainsi subtilement référence à l’œuvre de Kafka.

Voici ce que donneraient les deux versions pour le premier chapitre :



Évidemment, comme pour mes deux projets de couverture (cf. «Deux couvertures», message du 11 juillet), il n’y a rien de définitif. Je reste à l’écoute des commentaires et suggestions.